A l'occasion du 19 mars, les harkis expriment leur colère dans la presse

19/03/2013 15:50

A l'occasion de la commémoration du 19 mars, plusieurs responsables d'associations de harkis se sont exprimés ces derniers jours pour exprimer leur colère et leur mécontement vis à vis de la gestion gouvernementale du dossier "harkis".

Pour Adda MOULKIA de l'association Générations Harkis, l'officialisation du 19 mars, «c'est une faute mémorielle, un manque de respect envers nous, comme si on nous crachait dessus, une fois de plus» a-t-elle déclaré au journal La Dépêche du Midi. Pour Boaza GASMI du Comité de liaison des harkis, "les familles de harkis attendent du président François HOLLANDE qu'il respecte ses engagements. Sa décision d'officialiser le 19 mars ne va pas dans le bon sens" pour Boaza GASMI.

Pour le président de la Fédération nationale des harkis et rapatriés d'Algérie, "la commémoration du 19 mars tend à indigner les harkis et leurs familles. La loi du 6 décembre 2012 est une loi mémoricide. L’État français est responsable et coupable du génocide de 150 000 harkis et de leurs familles après cette date", tonne-t-il dans un entretien accordé au Midi-Libre. La Fédération nationale des harkis et rapatriés d'Algérie réclame une loi qui reconnaisse "ce massacre, comme François Hollande alors en campagne s’y était engagé".

Le 5 avril 2012, au cours de sa campagne présidentielle, François HOLLANDE s'est engagé " à reconnaître publiquement les responsabilités des gouvernements français dans l'abandon des Harkis, le massacre de ceux restés en Algérie et les conditions d'accueil des familles transférées dans des camps en France ".

En ce qui concerne le vote d'une loi en ce sens, le Président de la République François HOLLANDE avait défendu en septembre 2007 à l'Assemblée Nationale le principe d'une loi en reconnaissance et de réparation face aux engagements de son prédécesseur : "Quarante-cinq ans après la fin du conflit algérien, nos compatriotes attendent des pouvoirs une véritable politique de réparation du drame subi. Le 30 mars dernier, au cours de la campagne électorale, le Président de la République a pris à destination des familles de harkis une série d'engagements. Il s'est notamment engagé à reconnaître officiellement la responsabilité des gouvernants de 1962 dans l'abandon et les massacres de harkis. Cette reconnaissance de responsabilité devra nécessairement et juridiquement obliger le gouvernement dans la mise en oeuvre d'une politique de réparation à destination des harkis et de leurs enfants. À cette fin, il souhaite savoir si le parlement sera saisi d'un projet de loi en ce sens".