25 septembre 2014 : les associations de harkis rejettent le plan d'action de Kader ARIF

26/09/2014 15:17

Aprés leur rencontre avec le Président de la République à l'Elysée le 4 juillet dernier, les présidents d'associations membres du G12 de Kader https://p0.storage.canalblog.com/02/00/113362/72020969.jpgARIF le criaient à qui voulaient l'entendre. François HOLLANDE présidera les cérémonies du 25 septembre prochain et il prononcera un grand discours de reconnaissance et de réparation.

Résultat, le 25 septembre 2014, le président de la République François HOLLANDE a brillé par son absence et le grand discours de reconnaissance et de réparation s'est finalement résumé à catologue de mesurettes sociales dévoilées par le Premier ministre Manuel VALLS devant le mémorial du quai Branly à Paris. Bref, du réchauffé... Rien de nouveau sous le soleil.

Au cours de cette journée des dupes, plusieurs associations ont exprimé à l'AFP leur rejet de cet énième plan d'action pour exiger le dépôt prochainement au Parlement d'un projet de loi de réparation en faveur des harkis et de leurs familles.

Nous publions ci-après la dépêche AFP diffusée à l'issue de la journée du 25 septembre 2014 :

Harkis: les associations critiques vis-à-vis du plan d'action du gouvernement

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Des représentants d'associations de harkis se sont montrées jeudi critiques ou sceptiques après le "plan d'action" en faveur des harkis et de leurs familles, annoncé par le Premier ministre, Manuel Valls, l'un d'entre eux réclamant au lieu du plan un "solde de tout compte".

Lors d'une cérémonie quai Branly à Paris jeudi matin, où a été dévoilée une plaque, Manuel Valls a présenté un "plan d'action" en dix mesures, structurées autour de deux axes, "la reconnaissance" et la "réparation", selon le ministère de la Défense. Ces mesures seront applicables dès le 1er janvier 2015.

Le Premier ministre a énuméré certaines des mesures, comme une  revalorisation  de 167 euros par an de "l'allocation de reconnaissance", pour un montant total, selon le ministère, d'un million d'euros par an. "C'est la plus forte revalorisation" depuis la création de cette "allocation de reconnaissance", a-t-il souligné.

Manuel Valls a également évoqué une aide au rachat de trimestres de cotisations-retraite, en direction de la "deuxième génération" et plus précisément des enfants d'anciens harkis ayant été hébergés "dans des camps entre 16 et 21 ans".

Le président du Comité national de liaison des harkis (CNLH), l'une des plus importantes organisations représentatives, Boaza Gasmi, a dénoncé un plan "minable" qui est "une insulte à la communauté harkie" et a demandé à sa place des "réparations financières définitives". "Nous réclamons l'abandon de ce plan, nous demandons des réparations financières définitives, un solde de tout comptes", a déclaré Boaza Gasmi à un correspondant de l'AFP dans le Lot-et-Garonne, où il réside.

Le président du CNLH, qui dit représenter quelque 160 associations de harkis à travers le pays, ahttps://a137.idata.over-blog.com/300x225/3/29/54/44/Hommage-aux-harkis_TOM.JPG indiqué que la communauté allait "engager des actions auprès des tribunaux pour faire valoir nos droits". Il a notamment tourné en dérision l'augmentation de l'allocation de 167 euros, estimant que "les trois-quarts des harkis sont déjà morts" et que l'Etat "jouait la montre".

Le délégué du Comité national de liaison des harkis en région Provence-Alpes-Côte d'Azur (Paca), Mohamed Otsmani, s'est pour sa part dit "un peu déstabilisé par le manque de clarté" des propos tenus jeudi à l'occasion d'une cérémonie d'hommage en faveur des harkis. "Il n'y a pas la force des mots que François Hollande avait employés", a relevé Mohamed Otsmani auprès de l'AFP.

François Hollande s'était engagé en avril 2012 à la reconnaissance de la responsabilité française dans l'abandon des harkis, le massacre de ceux restés en Algérie et les conditions d'accueil des familles transférées dans des camps. Début juillet, le chef de l'Etat avait demandé au gouvernement d'élaborer un plan d'action en faveur des harkis.

Au lendemain des accords d'Evian du 18 mars 1962 consacrant le retrait français d'Algérie, 75.000 à 150.000 harkis ont, selon différentes sources, été abandonnés en Algérie, victimes de représailles. Quelque 30.000 à 60.000 ont été admis en France, logés dans des camps de fortune. Les harkis et leurs descendants représentent aujourd'hui quelque 500.000 personnes en France.

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A noter : le 20 septembre 2014 à Toulouse, une trentaine d'association de harkis ont adopté l'Appel de Toulouse pour une grande loi de réparation en faveur des harkis et de leurs enfants.

Le texte de l'Appel de Toulouse  :