Camp de harkis de Bias : ils ont commémoré le 18 janvier 1963

18/01/2013 22:22

L'hiver 1962/1963, les familles de harkis s'en souviennent encore aujourd'hui. A Rivesaltes durant ce terrible hiver, la neige et la Tramontagne, vent froid soufflant sur le Languedoc-Roussillon depuis les Pyrénées Orientales, avaient accueilli et refroidi les familles de harkis rescapées de l'abandon et des massacres de l'été 1962 en Algérie et réfugiées au camp JOFFRE prés de Perpignan.

Le 18 janvier 1963, l'hiver fut également rude à Bias dans le Lot-et-Garonne lorsque les premières familles de harkis arrivèrent sur le site qui allait devenir le triste et sinistre camp de harkis de Bias dans le Lot-et-Garonne.

Signe du destin peut-être, cinquante plus tard, pour commémorer la mémoire des premières familles de harkis arrivées le 18 janvier 1963 au camp de Bias, les désormais gardiens de cette mémoire ont bravé ce vendredi 18 janvier 2013 la neige, le vent et le froid pour être présents au camp de Bias ce jour là.

A l'initiative de cette forte démarche de mémoire, Adda MOUALKIA, la présidente de l'association Génération Harkis, a prononcé un important discours d'hommage à celles et ceux qui sont arrivés ce jour là, un 18 janvier 1963 au camp de harkis de Bias, pour connaître une destinée qui fut loin d'être "l'Eden, bref, loin d’être le paradis sur Terre".

Par ce message de commémoration, l'ensemble des personnalités ayant pris part à cette céromonie ont souhaité se souvenir de ce que fut cette arrivée le 18 janvier 1963 et de ce que fut le camp de Bias. "Il y a 50 ans, le 18 janvier 1963, les premières familles de harkis ont débarqué au camp de Bias. Après avoir connu Rivesaltes, puis pour certains, d’autres camps comme Bourg Lastic dans le Puy-Dôme ou le Larzac dans l’Aveyron, les harkis jugés irrécupérables par les autorités ont achevé leur douloureux périple avec femme et enfants à Bias. Pour ces harkis jugés irrécupérables, le camp de Bias fut loin d’être un Eden, bref, loin d’être le paradis sur Terre. Manchots, unijambistes, cul-de-jattes ou mutilés de guerre, telle était la population harkie qui composait le camp de Bias durant les années 60 et 70. Pour les enfants de harkis, l’école de la République était aux abonnés absents durant toutes les années 60 et 70. Reste que ces enfants, enfants pourtant de la République, ont néanmoins été contraints de se consoler avec l’école du camp. Entre enfants de harkis et en vase clos, l’administration chargée des harkis ne pouvait pas mieux préparer la réussite républicaine des enfants de harkis. Aujourd’hui, on sait pour quels résultats : un échec scolaire massif des enfants de harkis, des traumatismes durables et des handicaps sociaux lourds et persistants chez les enfants de harkis ayant vécu ou transité par le camp de Bias" a fini par rappeler la présidente Adda MOUALKIA dans le message de commémoration lu devant une assistance de personnalités composée notamment de Monsieur Jean-Claude GOUGET, député de la circonscription et de Monsieur Jean Jaky LARROQUE, maire de Bias.

Cette commémoration fut aussi l'occasion pour la délégation régionale d'Aquitaine du Groupe de contact de lancer une invitation à l'adresse de Monsieur Kader ARIF, ministre délégué auprès du ministre des anciens combattants, chargé des rapatriés, afin que ce dernier puisse prochainement venir sur le site du camp de Bias.

Cette céromonie se voulait avant tout commémorative pour le 18 janvier 1963. Mais elle fut aussi l'occasion d'appeller le président de la République François HOLLANDE à honorer son engagement du 5 avril 2012 par ces quelques mots : " Pour conclure ce moment de mémoire, il convient de se remémorer l’engagement pris par le Président de la République François HOLLANDE le 5 avril 2012 : « Si le peuple français m'accorde sa confiance, je m'engage à reconnaître publiquement les responsabilités des gouvernements français dans l'abandon des Harkis, le massacre de ceux  restés en Algérie et les conditions d'accueil des familles transférées dans des camps en France ». Eh bien, Monsieur le Président de la République, les familles de harkis de Bias, comme celles du reste de la France, vous attendent sur cet engagement. Pour paraphraser un slogan qui vous est cher : La responsabilité, c’est maintenant ! Eh bien aujourd’hui, en ce jour du 18 janvier 2013, jour de commémoration de l’arrivée des premières familles de harkis au camp de Bias le 18 janvier 1963, ce slogan est notre slogan : La responsabilité, c’est maintenant !"

Aprés la lecture du message de commémoration, une minute silence a été observée à la mémoire des familles de harkis ayant vécu au camp de Bias. Enfin, le député Jean-Claude GOUGET ainsi que deux représentants de l'Association Génération Harkis ont déposé respectivement une gerbe de fleurs devant la stèle hérigée sur le site du camp de Bias en hommage aux familles de harkis .

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Le message de commémoration du 18 janvier 1963

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La presse en parle :

 

La Dépêche du Midi                                Lire l'article

 

Le Petit Bleu                                            Lire l'article

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Quelques photos

de la commémoration du 18 janvier 1963 au camp de harkis de Bias dans le Lot-et-Garonne

Bias, le vendredi 18 janvier 2013

 

 

 

 


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