Harkis : le comité régional de concertation d'Aquitaine a vécu !
Le comité régional de concertation d'Aquitaine a vécu. Il n'a d'ailleurs jamais vraiment été installé. En juin 2015, le conseiller chargé du dossier des harkis au cabinet du secrétaire d'Etat Jean-Marc TODESCHINI avait effectué un déplacement rocambolesque dans le Lot-et-Garonne pour tenter d'installer le comité régional de concertation d'Aquitaine. La presse régional s'était même fait l'écho de cette venue, folklorique et un peu bizarre, du conseiller Pascal JOSEPH dans le Sud-Ouest. "Les photographes ont dû jouer au chat et à la souris avec Pascal Joseph, conseiller chargé du monde combattant, des rapatriés et des harkis" peut-on lire dans la Dépêche du Midi. "Souhaitant visiblement passer incognito, Pascal Joseph a vertement refusé que la presse prenne des photos de l'événement. Allant jusqu'à menacer de quitter les lieux sur le champ" écrit par sa part le journal SUD-OUEST.
Le comité régional de concertation d'Aquitaine ne sera finalement jamais installé officiellement. Le 15 décembre 2015, à défaut d'avoir installer un comité régional de concertation, les services de l'ONAC d'Aquitaine ont convoqué à Bordeaux un groupe de travail pour présenter aux représentants des associations de harkis du sud-ouest le bilan du plan d'action annoncé le 25 septembre 2014. En réponse à cette présentation par les services de l'ONAC d'Aquitaine, les responsables d'associations de harkis (en photo Hamid KEMACHE, représentant des harkis de Dordogne) ont réagi par un communiqué dénonçant "La montagne qui a accouché d'une souris" :
" Les actions présentées par le gouvernement sont toutes de droit commun. Nous, Représentants d’associations des harkis d’Aquitaine, nous faisons part de notre déception quand à l’absence d’annonce de mesures nouvelles.
Nous déclarant à l’unanimité les points auxquels nous sommes attachés et que nous voulons voir inscrits dans une loi cadre de reconnaissance et réparation :
Réparation envers les enfants mineurs ayant vécu dans les camps qu’ils soient :
-rapatriés d’Algérie ou nés dans les camps;
-avec reconnaissance du statut de Victimes de Guerre à l’instar des victimes civiles d’attentat;
-avec indemnisation calquée sur l’indemnisation des enfants orphelins victimes de la Shoah et de la barbarie nazie;
-réparation, indemnisation pour les Harkis et veuves de Harkis, basée sur le jugement du Tribunal Administratif de Cergy Pontoise en date du 10 juillet 2014 reconnaissant la responsabilité de la France vis-à-vis des Harkis;
-le 25 septembre soit remplacé par le 12 mai.
Rien n’ait été fait et il existe un fossé entre les promesses des politiques et la reconnaissance véritable.
Nous soulignons l’ostracisme et l’apartheid dont ont été victimes les Harkis dans les camps, véritable ghettos aux conditions de vie indignes.
Nous estimons que le temps est venu pour le gouvernement de prendre acte de notre colère et de notre mécontentement en reconnaissant les préjudices endurés.
Cette frustration et cette colère ne s’éteindront pas avec la première génération, elles habitent également les deuxièmes et troisième génération.
En conclusion, nous ne nous déplacerons plus pour siéger dans une commission qui ne nous apporterait pas des éléments de satisfaction sur nos revendications".
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Communiqué disponible sur le site de l'Association des harkis de Dordogne : A lire
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Agenda :
Grand rassemblement le samedi 16 janvier 2016 à Toulouse
Appel à manifester émis par les associations suivantes :
La fédération nationale harkis
Le Comité National de liaison
La coordination harkie ariégeoise
La Coordination harka du Gard
La Coordination Harki de la Haute Garonne
La défense des intérêts et des familles harkis du TARN
Projets Avenir Harki Herault
Les harkis du PLO de Meilhac Béziers
Les Harkis et la République
Le collectif Harki d’AIX en Provence
L’ARACAN du Gard