16/07/2016 11:03

Par Chérif LOUNES

Comme vous le savez, depuis quelques temps, le secrétaire d'Etat aux anciens combattants Jean-Marc Todeschini s'est réveillé de sa léthargie pour soudainement s'intéresser à la pose de plaques commémoratives alors que ceci se fait déjà depuis pas mal d'années. Il a donné mission aux préfectures et à l'ONAC de répertorier les lieux de vie des harkis et les endroits où fixer ces plaques.

C'est ainsi que le jeudi 7 juillet 2016, le responsable de l'ONAC des Bouches du Rhône basé à Marseille, avait donné rendez-vous à onze heures à un représentant de la mairie de La Roque d'Anthéron, qui lui même, avait pris soin de convier les responsables de deux associations harkis sur le site du camp de La Roque. Sur place à l'heure convenue, les membres de l'association Memoire Harkis Rapatriés Provence (AMHRP) représentée par Hocine Rezig, ont fini par apprendre que M. Hervé Gourio, apparement pas très au fait de ces hameaux de forestage, s'était trompé de lieu, et qu'il s'était rendu au camp de Fuveau (toujours habité). C'est donc avec un retard de plus d'une heure trente que le responsable de l'ONAC est enfin arrivé au bon endroit au camp de La Roque.

Il y a eu quelques brefs échanges entre ce directeur et Hocine Rezig qui l'a questionné sur sa mission et son action en faveur des harkis. Fermé et pas très engagé à discuter, M.Gourio a répondu qu'il n'était là que pour préparer la pose de la plaque et que l'ONAC existait depuis 1916 bien avant les harkis et que ça ne relevait pas de lui les problèmes rencontrés par ces derniers. Hocine Rezig lui a dit alors que il ne servait pas à grand chose et que l'ONAC n'est finalement qu'une "simple boîte aux lettres" et qu'elle n'avait par conséquent pas d'utilité pour les harkis et leurs familles.

Il est clair qu'il s'agit que d'inaugurer quelques plaques en plexiglace alors que l'exigence voudrait que ces endroits soient classer comme sites historiques tous ces camps harkis et préserver leur histoire. D'ailleurs, sur les photos diffusées à la presse sur ces cérémonies, qui ont eu lieu au mois de Ramadan, on peut constater qu'il n'y a pas d'anciens harkis, la plupart étant disparus. Leurs veuves ne viennent pas à ces inaugurations, qui plus est, pendant le jeûne du ramadan, n'ont que peu d'intérêt. Cinquante quatre ans après, la visite d'un secrétaire d'Etat dans ces lieux de souffrances ne trouve guère de sens. Car ce qui est urgent aujourd'hui, ce n'est pas les discours autour de cérémonies pour ces plaques, mais une loi qui reconnaisse la responsabilité de l'Etat dans l'abandon, le massacre des harkis et qui rappelle les lamentables conditions d'accueil des rescapés en France.

M. Todeschini n'a pas fait grand chose depuis sa nomination. On comprend qu'il essaie tant bien que mal de rattraper le temps perdu. Mais c'est un peu tard. Tout le reste n'est que poudre aux yeux que certains semblent accepter, toujours les mêmes depuis de trop nombreuses années ...

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Promotions de la Légion d'honneur : les harkis brillent par leur absence depuis 2012

Jusqu'en mai 2012, les promotions dans l'ordre de la Légion d'honneur comptaient systématiquement quelques anciens harkis parmi les promus. Depuis le début du quinquénat de François HOLLANDE, le nombre de harkis promus dans l'ordre le plus éminent de la République se compte sur les doigts d'une seul main. D'ailleurs, la dernière promotion dévoilée à l'occasion de la fête nationale le 14 juillet dernier compte aucun harki parmi les promus.

Mais que tout le monde se rassure. Le Gouvernement, et notamment Jean-Marc Todeschini, le dit à qui veut l'entendre. Il dialogue, il écoute, il travaille et veille à la reconnaissance des harkis et de leurs familles. Avec des plaques... Mais, la Légion d'honneur pour les harkis et leurs enfants, c'est encore à l'étude pourrait dire le secrétaire d'Etat Jean-Marc Todeschini... Bientôt ! Bientôt ! C'est toujours comme ça depuis le début du quinquennat de François HOLLANDE. Toujours est-il que dans huit mois, ce sera la fin de cette politique qui a ignoré l'électorat des familles de harkis. Pour le coup, c'est bientôt !