Une grève de la faim à Agen pour rappeler François HOLLANDE au respect de ses engagements

19/09/2013 00:37

Un enfant de harki a entamé une grève de la faim à Agen devant la préfecture du Lot-et-Garonne depuis le lundi 16 septembre 2013. Il s'appelle Boaza GASMI et il est de surcroît président du Comité national de liaison des harkis. Il fait la grève de la faim ! Le recours à un tel procédé de protestation n'avait plus court au sein de la communauté harkie depuis dix ans.

Faire le choix de la grève de la faim seize mois après les engagements pris le 5 avril 2012 par le président de la République François HOLLANDE, c'est le signe alarmant que le dossier du drame des harkis n'a pas été traité avec le minimun de sérieux que les familles de harkis étaient en droit d'attendre du nouveau président de la République. Un président qui avait pourtant sollicité leurs suffarges et à qui, les familles avaient finalement fini par faire confiance le 6 mai 2012.

Seize mois d'inertie, seize mois d'inaction, seize mois d'oubli, seize mois d'indifférence du ministre délégué aux anciens combattants Kader ARIF, ministre pourtant chargé du dossier des familles de harkis au sein du Gouvernement AYRAULT.

Pour Boaza GASMI, cette situation de mépris envers la communauté harkie émanant du cabinet du ministre délégué aux anciens combattants doit cesser. Dans une interview à Network Visio, à la question de savoir pourquoi cette situation n'a pas avancé depuis l'arrivée de François HOLLANDE à l'Elysée, le président du Comité national de liaison des harkis a fini par laisser éclater sa colère : "Pourquoi ! Parce que peut être qu'il y a une mauvaise politique ou parce qu'il y a de mauvaises personnes. S'il faut changé Kader ARIF, eh bien, il faut le changer ! Il faut mettre des gens issus de notre communauté au ministère des anciens combattants. Ce sont eux qui ont vécu dans la misère. Ce ne sont pas ses collaborateurs, qui eux, ne connaissent rien à l'histoire des harkis".

Interpelé sur le fait que le ministre Kader ARIF est issu de la communauté harkie, le gréviste se désole : "Ce qui nous attriste, c'est que Kader ARIF est un fils de harkis. Et il n'a rien fait pour la communauté harkie. A-t-il du mépris pour cette communauté ? S'il a du mépris pour cette communauté, c'est qu'il a alors du mépris pour son père !". 

Aujourd'hui, au delà de la personne du ministre Kader ARIF, Boaza GASMI souhaite dans le cadre de son action de grève de la faim concentrer et cibler son message auprès du seul Président de la République François HOLLANDE et sur les engagements que ce dernier a pris le 5 avril 2012. "Nous voulons que François Hollande, comme il l'a fait pour d'autres, reconnaisse la responsabilité de l'état français dans l'enfermement et l'oppression dont a été victime cette communauté.Mais aussi dans le massacre, l'abandon, et le mauvais accueil dont sont victimes les soldats Harkis et leurs enfants... " précise le président du Comité de liaison des harkis. Et d'ajouter dans un entretien au Journal Sud Ouest : "Je veux rencontrer le président de la République afin qu’il me dise s’il a un projet pour les harkis, s’il compte œuvrer pour l’établissement d’une loi qui permette enfin de régler de manière définitive nos problèmes. Dans le cas contraire, il faut aussi me le dire. Auquel cas, j’arrêterai cette grève de la faim… »

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François HOLLANDE en première ligne

Boaza GASMI a engagé un mouvement de grève de la faim avec une revendication simple et claire : obtenir du Président de la République française François HOLLANDE une prise de position claire vis à vis de ses engagements du 5 avril 2012. D'où sa revendication centrale et première : que le Président de la République François HOLLANDE recoive les représentants des familles de harkis à l'Elysée pour qu'une feuille de route soit fixée afin que les engagements présidentiels du 5 avril 2012 soient mis en oeuvre sur le restant du quinquennat.

En dehors de cette revendication, le greviste n'entend pas donner de suite à toute autre initiative qui tendrait à le faire dévier de cette revendication centrale.

Etre reçu par le ministre délégué aux anciens combattants à Paris ? Le président du Comité national de liaison a déjà donné. La rencontre avec le ministre Kader ARIF en mars dernier avait débouché sur rien de sérieux. «Ce que l’on retient de notre entrevue avec lui ? Le café et le jus d’orange qu’il nous a servis. Arif devait en référer au Président mais rien n’a suivi, absolument rien..» Hollande president.mars 2013répond sévèrement Boaza Gasmi dans un entretien accordé à la Dépêche du Midi.

Kader ARIF n'étant plus perçu par les familles de harkis comme une autorité sérieuse pour apporter des réponses aux attentes de cette composante de la nation, le Président de la République François HOLLANDE est désormais seul en premier ligne. Que va faire l'Elysée sur ce dossier ? A suivre...

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La lettre ouverte au Président de la République François HOLLANDE adressé par le Collectif 12 avril 2012 :